Tableau abstrait post-graffiti contemporain
Tableau abstrait, post-graffiti contemporain, peint sur toile et monté sur un châssis de 195 cm par 130 cm.
Techniques et matériels de peinture
De retour à l’atelier à Paris. Je me lance donc sur une nouvelle série de toiles abstraites que je veux ambitieuse aussi bien au niveau technique que matériel. Sans oublier l’aspect pictural qui reste bien sûr la base.
J’ai décidé de mettre en valeur certains aspects de ma peinture en misant sur du matériel de meilleure facture d’une part. Mais aussi vis à vis de la préparation du support ainsi que de son traitement.
Cassage de tirelire en règle, même si j’ai la chance de profiter d’un fournisseur bien en deçà des prix du marché et qu’avec mes compères d’atelier on a pu partager les coûts. Cela représente tout de même un certain investissement financier.
Préparation de la toile
j’ai donc investi dans un rouleau de toile en lin “top qualité” et de la peinture acrylique haut-de-gamme de la marque Golden, pour ne pas la citer. Je me découpe une surface d’un mètre et demi par deux mètres, je la fixe au mur, et me voilà parti pour un nouveau combat pictural.
Même si la toile est déjà traitée, je prend bien le temps d’appliquer successivement quatre couches de gesso pour avoir une surface bien lisse. Temps de séchage compris, voila déjà une journée d’écoulée.
C’est ensuite que ça devient funky. Car j’ai décidé de faire un grand fond rouge et pour cela rien de tel que le pot de Golden serie 9 que je lorgne depuis plusieurs jours. Si je devais faire une métaphore culinaire : j’ai l’impression d’être en train d’étaler du caviar au rouleau sur 2 mètres carrés de pain Poilane. C’est assez jouissif je dois bien l’avouer, je m’offre même le luxe d’une deuxième couche.
J’ai presque hésité à faire tremper mon rouleau dans de l’eau d’Evian série limitée acheter chez l’épicier de nuit, mais faut pas trop déconner non plus.
Processus de création du tableau abstrait
C’est maintenant que commence les choses sérieuses. ce fond rouge est tellement beau et soyeux que je dois tout de même faire attention à me modérer pour ne pas le saccager totalement. De toute façon depuis le départ mon intention est d’enfermer le sujet au centre du tableau abstrait.
J’ai défini un nouveau processus de peinture en deux étapes :
- L’étape instinctive, en fait je réitère simplement ce que j’ai l’habitude de faire, ce qui fait ma singularité, c’est à dire une peinture abstraite instinctive et spontanée en grande partie basée sur le mouvement.
- L’étape de la maîtrise, est relativement nouvelle dans mon travail. En partant de la base issue de la première étape qui est souvent assez chaotique, je vais cherché à créer une sorte d’équilibre. Autrement dit un cadre dans la composition, soit avec des lignes, ou bien des éléments géométriques abstraits.
Autant la première étape me parait à chaque fois évidente et rapide. Elle implique cependant que la seconde soit longue et fastidieuse. En effet je dois passer beaucoup plus de temps de réflexion à faire des essais sur l’ordinateur afin de valider chaque étape avant la moindre réalisation technique sur la toile.
Tableau abstrait, l’étape instinctive
Pour cette toile abstraite je procède donc en commençant avec des couleurs dans les mêmes teintes que le fond. C’est à dire du bordeaux ainsi que différentes nuances de rouge.
Cette étape est certainement la plus réjouissante, entièrement basée sur l’expression de cette gestuelle qui est mienne. J’envoie donc de l’astro fat, des coups de pinceaux, des petits effets aux sprays. Certains à l’atelier me crois atteint du Syndrome de Gilles de la Tourette. À ce moment là je pense à Georges Matthieu, si il avais connu la bombe aérosol armée d’un astro fatcap.
Tableau abstrait, l’étape de la maîtrise
La c’est une toute autre histoire qui commence. Une histoire qui annonce des heures de prises de têtes devant mon écran d’ordinateur. En effet comment arrivé a donner un sens à ce qui à été réalisé durant la première étape.
Je photographie la toile et je la positionne comme fond dans un nouveau document Illustrator. Des courbes de béziers à gauche, une masse blanche à droite, puis je trouve ça tout nase. Pas convaincu, j’efface alors sans vergogne une demi-journée de réflexion dans une forme de procrastination intensive. je ne toucherais plus la peinture tant que je n’aurais pas trouver la solution parfaite, du moins celle qui semble la meilleure, voir la moins pire.
Moins de peinture, plus de réflexion
Je demande l’avis d’autres personne ayant un regard neuf sur la chose, et reviens parfois aux idées précédentes, puis je fini par valider une action que je réalise sur la toile. Et puis ? Et puis je recommence, prise de photo, illustrator, branlette intellectuelle et ainsi de suite. Jusqu’au moment ou ça fait 4 jours que tu cherches, et tout ce que tu proposes n’apporte rien, ça veux dire que c’est terminé…. À moins que … Et puis… Mais finalement, non. Youpi c’est terminé… Enfin je crois…
Il faut l’admettre en terme d’art abstrait certaines choses ne sont pas prévisible ni même faisable sur une maquette. Par exemple : la manière dont une coulure va se comporter où un effet de fatcap. Il faut savoir prendre certains risques par moment.
Cette étape ne me donne pas vraiment l’impression de créer ou d’inventer quelques choses, comme me le permet la première. Mais plutôt, à la manière d’un scientifique de devoir découvrir quelque chose qui existerais déjà.
Jusqu’au moment ou ça fait 4 jours que tu cherches, et tout ce que tu proposes n’apporte rien, ça veux dire que c’est terminé…. À moins que … Et puis… Mais finalement, non.
Le traitement final du tableau abstrait
Pour faire les choses bien jusqu’au bout il faut aussi se poser la question du traitement final de la toile. En somme quelle type de vernis choisir?
Je décide donc de procéder à des tests sur un petit morceau de toile. Sur ce morceau j’ai appliquer en fond la fameuse peinture acrylique rouge Golden de la série 9. Puis quelques traits de chacun des types de peintures utilisées. Je délimite ma surface avec deux scotch perpendiculaires délimitant quatre zones d’essais.
Pour ce test, j’applique un vernis mat en bombe, un satiné de chez Lascaut et un brillant de chez Liquitex. Tout en laissant la quatrième zone non vernie. Le vernis satiné a eu la fâcheuse tendance à provoquer une dilution sur le marqueur Molotow, mais je l’ai certainement appliqué un peu trop rapidement.
Je vais finalement opter pour le vernis mat. Notamment car il y’à de grandes masses vides sur la toile. L’effet laqué du brillant me fait un peu peur pour cette peinture abstraite.
Résultat du processus de peinture abstraite
Il faut bien le dire, toute cette prise de tête a un objectif : le résultat. Et pour une fois je peux le dire je suis super satisfait de ce tableau abstrait. Sinon je n’aurais certainement pas écrit un article aussi long sur la question. Pour moi cette peinture est fondatrice d’un nouveau style que je souhaite désormais explorer et décliner, en apportant à l’avenir certainement d’autres dimensions, architecturales par exemple.
Si vous êtes intéressé par cette toile. Merci de vous adresser directement à la galerie IdRoom de Genève en utilisant ce formulaire de contact.